Bien chers paroissiens et amis de la paroisse Saint-Etienne,
Dans l’évangile de la fête du Christ Roi de ce dimanche, Jésus nous enseigne que les gestes posés vis-à-vis des plus démunis ont non seulement une valeur humaine, mais qu’ils sont aussi des gestes religieux, qui atteignent Jésus au plus profond de lui-même.
Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?
Pour célébrer la fête du Christ Roi, nous vous proposons, en plus de notre temps de prière que vous trouverez ici ainsi que la feuille de chants, de venir dans notre église paroissiale ouverte ce dimanche de 8h00 à 19h00.
Arrivés à l’église, nous pouvons y vivre un temps de prière et poser un geste pour ceux en qui Jésus nous dit, dans l’évangile de ce dimanche, être présent :
J’avais faim et vous m’avez donné à manger
Nous pouvons apporter des denrées non périssables pour des familles démunies soutenues par la Saint Vincent de Paul.
J’étais un étranger et vous m’avez accueilli
Notre paroisse se prépare à accueillir Samson, un jeune réfugié Erythréen qui suivra un stage de fraiseur pendant 3 ans dans une entreprise. Nous pouvons déposer à l’église une carte pour se présenter à lui et lui souhaiter la bienvenue à Braine-l’Alleud. Les enfants peuvent réaliser des dessins de bonne arrivée. Toutes nos cartes de bienvenue lui seront remise ce jeudi.
J’étais malade et vous m’avez visité
Des cartes de bon rétablissement seront également disposées dans l’église pour des paroissiens souffrants. Nous vous invitons à y ajouter un message de votre part. Elles leur seront transmises.
J’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi
Quelques jours avant son décès accidentel, l’abbé Jean-François Grégoire, aumônier à la prison de Nivelles nous a fait part de ce message :
L’Avent en prison.
Comment vivra-t-on le temps de l’Avent, cette année ? A distance les uns des autres ? Masqués ? Confinés ? L’isolement, la souffrance de l’isolement, tout le monde l’expérimente depuis des mois, mais certains plus que d’autres : les personnes âgées, celles dont les ressources sont précaires, les détenus dans les prisons…
Pourtant, on pourrait dire (et on ne s’est pas faute de le prétendre) que ceux-ci (les détenus) ne manquent pas d’expertise en matière de confinement : ils connaissent cette situation sur le bout de doigts. On n’imaginait sans doute pas à quel point la rigueur de l’isolement pouvait être accrue !
Une des joies des détenus, ce sont les visites des proches, des amis. Ca coupe la semaine. On se parle de choses et d’autres. On se met au courant. On sort des murs, l’espace de quelques quarts d’heure. Or, ces temps-ci, et pour des raisons qu’on peut comprendre (mais tout de même !…), ces moments-là de convivialité sont réduits à la portion congrue, parfois supprimés – éventuellement remplacés par des entretiens vidéo. Même sur place, il est difficile d’entrer en contact : on reste coincé dans son aile, pour les préaux, pour les cultes (lorsqu’ils sont permis, ce qui est devenu extrêmement rare), pour les activités, etc.
Plus que jamais, comme aumônier-e-s nous pensons que ce que nous avons de mieux à faire durant cette bizarre période, c’est de nourrir la relation – en rendant visite en cellule ou en recevant les détenus à l’aumônerie, mais aussi en facilitant la communication, sachant qu’en prison, le courrier est encore bien utilisé.
Bref, concrètement, nous vous serions très reconnaissants, cette année, de rassembler des timbres, éventuellement des agendas – et peut-être aussi quelques jeux comme les jeux de cartes, d’échec ou de dames, histoire de « passer le temps ». Nous ferons l’impasse sur d’autres dons que vous faisiez régulièrement, afin d’éviter des manutentions ou des échanges peut-être imprudentes.
Cela dit, vous pouvez toujours utiliser le compte de l’aumônerie BE68 5230 8086 4834 (de l’aumônerie catholique de la prison de Nivelles, rue de Burlet, 4, à 1400 Nivelles). Déjà un tout grand merci pour ce que vous pourrez faire en faveur de l’aumônerie et, par elle, pour les détenus. Excellentes fêtes de fin d’année, quelle que soit la manière dont nous pourrons les vivre.
Pour l’aumônerie catholique de la prison de Nivelles, Annie-Eve Ouattara, Jean-François Grégoire.
Il y aura dans notre église une caisse pour recueillir ce que Jean-François nous avait demandé pour les personnes détenues.
Célébrons la fête du Christ Roi en le rejoignant en ces « plus petits » en qui il est tellement proche qu’il s’identifie à eux.
Alain, votre curé.
Homélie
Frères et sœurs,
Nous célébrons aujourd’hui le dernier dimanche de l’année liturgique qui coïncide avec la fête du Christ Roi de l’univers. Oui, le Christ est vraiment roi. Mais il s’agit d’une royauté qui n’a rien à voir avec celle des rois de ce monde qui sont portés à utiliser la violence pour faire peser leur pouvoir sur leurs administrés ; elle diffère substantiellement de la manière dont elle est exercée par les dirigeants de ce monde qui sont plus attirés par leur prestige plutôt que par l’attention aux plus pauvres.
Les textes bibliques de ce dimanche nous présentent ce roi comme un berger qui rassemble son troupeau. C’est le message livré par le prophète Ézéchiel dans la 1ère lecture : Dieu nous y est décrit comme un berger qui rassemble son peuple ; c’est le contraire des exploiteurs qui ne pensent qu’à s’enrichir au détriment des plus pauvres. Le Roi que nous fêtons en ce jour nous est présenté comme un serviteur attentif qui se met au service de toutes ses brebis : les faibles et celles qui sont saines. C’est ainsi que Dieu ne cesse de nous manifester toute sa bonté. Cette bonté est devenue réalité avec la venue de Jésus dans le monde ; il s’est montré plein de sollicitude pour les plus faibles et les plus méprisés à qui il s’identifie lui-même.
L’Évangile de ce jour nous rappelle que la Royauté du Christ est celle du berger qui se consacre à chacune de ses brebis. Il est tellement proche des petits et des exclus qu’il se reconnaît en chacun d’eux. C’est à la manière dont nous les aurons accueillis que nous serons jugés. Le tri final sera le résultat du choix que nous aurons fait durant notre vie terrestre. D’un côté, il y aura ceux qui auront aimé et de l’autre ceux qui ne l’ont pas fait. Le Seigneur nous rappellera qu’il était présent parmi les plus démunis que nous avons croisé sur notre chemin.
En cette période de crise, notre critère ne doit pas être le “chacun pour soi” mais le partage et la solidarité, car le Royaume de Dieu souffle la fraternité et l’amour des petits.
“J’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger” nous dit Jésus. Oui, bien sûr, chacun pense à la faim matérielle. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants vivent chaque jour avec la faim au ventre. Les médias et certains organismes internationaux ne cessent de nous le rappeler. Et même à Braine-l’Alleud, nous pouvons découvrir des personnes qui n’ont rien à manger. Mais à côté des hommes aux ventres creux, n’oublions pas qu’ils sont aussi nombreux à avoir faim d’amitié, faim d’être reconnus et considérés, faim de justice et de paix. L’évangile d’aujourd’hui nous rappelle que le Christ qui est là, parmi eux et à travers eux.
“J’étais un étranger et vous ne m’avez pas accueilli” Nous pensons tous aux immigrés, aux sans papier. Beaucoup vivent une situation dramatique. Mais il y a d’autres manières de devenir étranger à l’autre. C’est ce qui arrive quand des couples se déchirent, ou encore dans les conflits de voisinage ou sur les lieux de travail. À travers l’étranger, c’est le Seigneur que nous ne savons pas toujours reconnaître. C’est lui que nous accueillons ou que nous rejetons.
« J’étais malade et vous ne m’avez pas visité ». Nous pensons à nos amis, proches et connaissances qui sont entre la vie et la mort dans les hôpitaux que nous ne pouvons pas visiter. Mais ils sont nombreux autour de nous des hommes et des femmes que nous ne fréquentons plus, qui sont rongés par le cancer du péché, de la haine, de la jalousie, de la vengeance, qui par surcroît sont au bord du gouffre et que nous pouvons tirer de leurs situations mortifères par une visite, un entretien, un appel téléphonique, voire un conseil.
“J’étais prisonnier et vous ne m’avez pas visité…” Nous pensons à ceux qui sont en prison à cause de leurs actes. Mais on peut aussi être prisonniers de diverses autres manières. Beaucoup sont enfermés dans leur réputation et dans leur passé. Nombreux sont étiquetés et catalogués. On ne leur laisse aucune chance d’en sortir. D’autres sont prisonniers de l’alcool, de la drogue ou de leurs mauvaises habitudes. En général, on évite de les fréquenter. Et pourtant, à travers eux, c’est encore et toujours le Christ qui est là.
Comme le dit saint Jean de la croix : « A la fin de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ». Et le pape François de renchérir : nous serons jugés sur l’amour concret pour le prochain en difficulté. En effet, ce mendiant, ce nécessiteux qui tend la main est Jésus ; ce malade que je dois visiter c’est Jésus ; ce prisonnier c’est Jésus ; cet affamé est Jésus. Pensons à cela chaque fois que nous sommes confrontés à ces situations.
« Voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs », dit le Seigneur. Mais ce jugement, ce n’est pas seulement pour plus tard, pour après notre mort. Car c’est maintenant que nous accueillons ou que nous refusons d’accueillir le Christ. En réalité, Dieu n’aura pas à juger les hommes. Nous nous serons nous-mêmes jugés tout au long de notre vie en accueillant ou en refusant son Royaume d’amour. Aujourd’hui, demandons à Jésus la grâce d’adhérer à la logique de son royaume afin d’en devenir les artisans par notre attention aux pauvres et aux marginaux de notre société. Amen
Abbé Augustin Lwamba
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