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Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire
Jésus est sorti pour proclamer l’Évangile. Autrement dit, il est venu d’auprès du Père visiter l’humanité blessée et inquiète, en proie à la fièvre des conséquences du péché, qui tremble et se demande où est Dieu. C’est le cri de Job et de tous les Job de la terre qui émeut jusqu’aux entrailles le cœur de Dieu : « Souviens-toi Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur » !
Au cours de son pèlerinage terrestre, le Christ proclame la venue du Règne de Dieu et accompagne sa prédication de signes qui authentifient sa mission, qui accréditent qu’il est bien l’envoyé du Père. Toutefois, ces signes de libération et de guérison, s’ils sont suffisants pour emporter l’adhésion à Jésus-Christ Fils de Dieu, sont également suffisamment modestes pour ne pas contraindre la liberté de l’être humain à mettre sa foi en Lui. Dieu est infiniment respectueux de ceux à qui Il s’adresse. Il frappe à la porte du cœur mais ne la force jamais.
Parmi les signes qui nous sont rapportés par l’évangéliste Marc, il y a la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre. Celle-ci a lieu dans le logis familial, à Capharnaüm. Saint Marc relate : « Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait ». On remarque d’abord le toucher : il lui prend la main. La main de Dieu prend la main de la belle-mère de Simon, et à travers elle, Dieu prend la main de l’être humain, de chaque être humain. À chaque eucharistie, nous recevons dans notre main le corps du Christ. Quelle humilité de Dieu ! Mais ce faisant, n’est-ce pas aussi Dieu qui nous prend par la main et de la sorte calme la fièvre de nos inquiétudes ? Je crois bien que oui … La main rassurante du Dieu tout puissant d’amour saisit la nôtre !
La fièvre est marque du péché dans la tradition biblique. Jésus délivre du péché et guérit de la fièvre qu’il provoque. Et lorsque Marc écrit que le Christ fit « lever » la belle-mère de Simon, il use du même verbe en grec pour signifier que Jésus est « ressuscité ». Ce détail n’est pas innocent. L’événement de la guérison de la belle-mère de Simon est une préfiguration de la victoire pascale et une annonce du Règne définitif de Dieu en réponse au cri de Job et de tous les Job de la terre. Le livre de l’Apocalypse nous en donne une description émouvante et merveilleuse, de nature à conforter notre espérance : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle (…) Il essuiera toutes larmes de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé » (Ap. 21, 1.4).
Nicolas Favart,
Vicaire dominical aux paroisses St-Étienne et St-Sébastien à Braine-l’Alleud.
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