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HOMELIE DU TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES
Ce dimanche pourrait être appelé le “dimanche du témoignage”. En effet, le christ ressuscité invite se disciples à être ses témoins par le monde entier. Dans l’Évangile, alors même que les disciples qui revenaient d’Emmaüs étaient en train de raconter aux onze apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route et comment ils avaient reconnu le Seigneur quand il avait rompu le pain, Jésus lui-même était là au milieu d’eux et il se fit reconnaître. Non ce n’est pas un esprit. Il est celui-là même qui a subi la Passion. Ses mains et ses pieds en gardent la trace. C’est bien le Crucifié qui est revenu à la vie. Il leur fait constater qu’il est vraiment ressuscité.
Cette rencontre extraordinaire a été un bouleversement pour les apôtres. Avec amour et patience, Jésus leur explique tout ce qui était écrit dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. Et c’est ce qu’il continue à faire le dimanche : quand nous nous rassemblons à l’église, il est là bien présent au milieu de nous. Il vient raviver notre foi ; il nous nourrit de sa Parole et de son Corps. Puis il nous envoie en mission pour témoigner de la foi qui nous anime. Ce qui nous est demandé, ce n’est pas de rester entre chrétiens à l’intérieur de l’Église. En effet, l’apparition du ressuscité à ses apôtres se termine par ces paroles : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. A vous d’en être les témoins. » Tout ce que le Christ demande à ses disciples c’est d’être ses témoins. Donc notre témoignage doit rejoindre tous les hommes, en particulier ceux qui sont dans les “périphéries”, ceux qui ne connaissent pas le Christ, ceux qui n’ont pas célébré Pâques. Pour cela, nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. Jésus ne nous a pas envoyés pour cela. Le plus important c’est de tout faire pour que ces paroles se traduisent en actes dans nos vies. Il faut que nous soyons de plus en plus ajustés à cet amour qui est en Dieu. En y regardant de près, nous reconnaissons que nous sommes loin du compte. Mais le Seigneur n’a jamais cessé de nous aimer. S’il nous offre son pardon, c’est pour que nous puissions devenir de vrais témoins de la foi. Pour être de vrais messagers du Christ, nous avons besoin d’être complètement imprégnés et habités par sa présence. C’est SA lumière, SON amour que nous avons à communiquer au monde d’aujourd’hui. Si nous ne prenons pas le temps de l’accueillir dans notre vie, rien ne se passera. Nous serons comme le sel affadi qui n’est plus bon à rien.
C’est en ce sens que la première lecture de ce jour nous parle du discours-témoignage de Pierre après la guérison de l’infirme de naissance à la Porte du Temple. Alors que tout le monde avait les yeux fixés sur lui à cause du miracle qu’il venait d’opérer, Pierre s’adresse à la foule stupéfaite et explique que ce n’est pas par ses propres forces qu’il a pu opérer cette guérison. C’est Jésus, celui-là même que vous aviez livré ; vous aviez renié en présence de Pilate, qui était décidé à le relâcher, que vous aviez rejeté, ce Saint et ce Juste que vous avez renié tout en demandant qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier, LUI le chef des vivants que vous avez tué ; mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est lui qui est le principal acteur de cette guérison. Pierre ne rate pas cette occasion pour prêcher qu’il est témoin de sa résurrection. Pour terminer son discours, Pierre invite ses auditeurs à se convertir et à revenir à Dieu.
C’est aussi cet appel que nous adresse saint Jean dans la 2ème lecture : “Je vous écris pour que vous évitiez le péché.” C’est donc un appel à ne pas nous détourner de l’amour de Dieu et de nos frères. “Mais si l’un de vous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père, Jésus le Juste.” Jésus devient notre premier défenseur auprès du Père, notre premier avocat ; Voilà une bonne nouvelle de la plus haute importance. Il nous faut tout faire pour qu’elle soit proclamée partout dans le monde. Le Christ ressuscité n’a jamais cessé de vouloir ramener tous les hommes à Dieu.
L’Évangile de ce dimanche nous rappelle avec force qu’à l’instar des disciples d’Emmaüs, deux moments importants nous sont désormais offerts pour rencontrer le Christ :
1° L’écoute de la Parole : Lire les Écritures, prier les psaumes, prendre le temps d’approfondir sa foi, c’est entrer dans le plan de Dieu. C’est se préparer à recevoir le Christ. Profitons de cette chance qui nous est encore offerte de lire la Bible librement pour remplir notre cœur et notre vie de la joie de l’évangile en y découvrant le Christ qui vient toujours à notre rencontre quand nous lisons l’Ecriture. Notre cœur n’était-il pas tout brûlant tandis qu’ils nous entretenaient en chemin, s’étaient exclamés les disciples. Laissons notre cœur brûler à la flamme de l’amour qui jaillit des Ecritures.
2° La Fraction du Pain (C’est le nom qui était donné à l’Eucharistie). Profitons aussi de ce moment privilégié qui nous est offert pour recevoir dans nos mains, puis dans nos cœurs le Seigneur qui vient nous rassasier de toutes nos faims de justice, d’amour, de paix, de droiture. C’est là que nous puisons nos forces en vue de la mission que le Seigneur nous confie pour être ses témoins.
Amen !
P. Augustin Lwamba
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