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Texte de l’homélie
La paix soit avec vous !
Par trois fois, dans l’extrait de l’Évangile selon saint Jean que nous venons d’entendre, Jésus déclare à ses disciples : « La paix soit avec vous ! ». À travers les siècles, cette parole retentit jusqu’à nous et s’adresse à tous et à chacun en particuliers. « La paix soit avec vous !» Face à l’épreuve, cette déclaration du Christ est source de réconfort pour le croyant. La paix du Christ permet non pas d’éluder les difficultés de la vie mais de les vivre autrement.
Un moine me raconta cette anecdote. Sa communauté occupait un antique monastère bien connu et répertorié dans les guides touristiques comme un lieu valant sérieusement que l’on s’y attarde. Quel n’était pas son étonnement lorsque des visiteurs bien intentionnés lui déclaraient : « Quelle paix en ce lieu ! » En son for intérieur, il se disait : « S’ils savaient combien entre nous cette paix est difficile à construire : nous pourrions parfois nous dévorer les uns les autres ». Sans doute, exprimait-il par là combien une vie communautaire et fraternelle en Jésus-Christ est un travail sans cesse à renouveler, avec la grâce de Dieu. Et qu’une vocation commune à la vie monastique n’exempte pas des difficultés relationnelles inhérentes à la condition humaine marquée par le péché. Et pourtant, ces visiteurs étonnés percevaient en ce lieu une présence de paix : celle du Christ ! Et pourtant, ces visiteurs de passage goûtaient au fruit de la prière fervente de ces moines. Siècles après siècles, ils ont fait monter leurs louanges et leurs supplications vers le trône de Dieu et imprégnés les murs de leur abbaye de la ferveur de leur foi. Par leur présence, ils ont permis une manifestation de la Présence.
La paix du Christ est don d’une présence. Elle est relation avec Celui qui, à Pâques, est vainqueur de la mort et du péché. Cette paix s’expérimente dans la miséricorde. Et la miséricorde s’expérimente en renouvelant sa confiance, sa foi en Jésus-Christ. Une manière de le faire consiste à oser la démarche du sacrement de réconciliation, lieu de rencontre avec le Christ miséricordieux.
Nous célébrons en ce deuxième dimanche de Pâques la divine miséricorde selon le vœu de saint Jean-Paul II. En décomposant le mot miséricorde, on obtient « misère » et « corde ». Que les latinistes me pardonnent cette hérésie étymologique, mais elle me permet d’affirmer une vérité : Dieu, en Jésus-Christ, nous lance une corde pour nous tirer de notre misère. C’est une autre manière d’exprimer le mystère de Pâques.
C’est à l’occasion de la canonisation de sœur Faustine Kowalska, religieuse et mystique polonaise (1905-1938), fervente promotrice du cœur miséricordieux de Jésus, que le 30 avril 2000 Jean-Paul II institua le dimanche de la divine miséricorde. Au cœur transpercé de Jésus-Christ, d’où jaillit l’eau et le sang, symboles du baptême et de l’eucharistie, les chrétiens peuvent étancher leur soif d’être comblé par l’amour miséricordieux. Avec sœur Faustine, n’hésitons pas à renouveler notre foi en déclarant : « Jésus, j’ai confiance en toi ».
Nous pourrions retenir deux choses en ce dimanche. D’abord, Jésus nous dit : « La paix soit avec vous ! » Ensuite, nous sommes invités à renouveler notre confiance dans la miséricorde de Dieu en disant : « Jésus, j’ai confiance en toi ! »
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