Vis le jour d’aujourd’hui
Auteur : Sœur Odette Prévost
Vis le jour d’aujourd’hui,
Dieu te le donne, il est à toi.
Vis le en Lui.
Le jour de demain est à Dieu
Il ne t’appartient pas.
Ne porte pas sur demain
le souci d’aujourd’hui.
Demain est à Dieu,
remets le lui.
Le moment présent est une frêle passerelle.
Si tu le charges des regrets d’hier,
de l’inquiétude de demain,
la passerelle cède
et tu perds pied.
Le passé ? Dieu le pardonne.
L’avenir ? Dieu le donne.
Vis le jour d’aujourd’hui
en communion avec Lui.
Et s’il y a lieu de t’inquiéter pour un être aimé,
regarde-le dans la lumière du Christ ressuscité.
Soeur Odette Prévost
petite soeur de Charles de Foucault
assassinée en Algérie le 10 novembre 1995
Samedi 18 juillet : la Croix
Pour écouter le chant et l’enseignement cliquer ici
Quel que soit leur pays d’origine, les saints ont un langage qui leur est commun c’est le langage de la Croix.
Quel est ce langage ?
C’est le langage du pardon : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font »
C’est le langage de l’accueil et du salut : « Amen, je te le dis, aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis »
C’est le langage du cri de la souffrance : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? »
C’est le langage de la remise confiante de soi entre les mains de Dieu : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit »
C’est le langage qui nous remet entre les mains de Marie et qui remet Marie entre nos mains.
Les réponses à ce langage sont variées :
Il y en a qui ne répondent pas mais qui observent comme le peuple qui restait là à observer.
Il y en a qui se moquent de ce langage comme les soldats
Il y en a qui répondent à ce langage par l’injure comme un des larrons
Il y en a qui réponde à ce langage par une prière de supplication comme l’autre larron : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »
Il y en a d’autres qui répondent par une présence confiante, soutenante et silencieuse comme Marie et le disciple bien-aimé.
Il y a aussi la réponse du centurion qui glorifie Dieu en reconnaissant en Jésus un homme juste.
Il y a aussi ceux qui, en réponse, observent ce qui se passe et prennent le chemin de la conversion, de la contrition comme toute la foule de gens qui s’en retournent en se frappant la poitrine.
Ce langage nous a également été donné par immersion depuis le jour où nous sommes baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ce langage, nous sommes invités à le pratiquer, nous sommes appelés à en vivre pour ne pas le perdre.
Et pour apprendre à parler le langage de la croix, nous avons d’excellents enseignants. Parmi les enseignants du langage de la croix, il y a les bienheureux martyrs d’Algérie. Dans leur manière d’être, dans leur façon de vivre jour après jour que nous découvrons la beauté et la valeur inestimable du langage de la croix.
Pour l’un d’entre eux, Pierre Claverie, parler le langage de la croix c’est se placer, comme Jésus, sur la croix, sur les lignes de fracture de notre société, les bras étendus, pour rassembler les enfants de Dieu dispersés par le péché c’est-à-dire par tout ce qui les sépare, les isole et les dresse les uns contre les autres et contre Dieu lui-même. Jésus s’est en effet placé sur les lignes de fractures de l’humanité là où il y a rejet, intolérance, cassure que ce soient les lignes de rupture à l’intérieur des personnes malades, désespérées, solitaires, rejetées, que ce soient les fractures entre les groupes humains ; le pharisien et le publicain, le juif et le non-juif, le croyant et le non-croyant et donc Jésus s’est placé là et il n’a pas fait autre chose que de se placer là et c’est la dernière image que donne Jésus dans sa vie d’un homme écartelé ; une main à l’intérieur, une main avec l’exclu et il place ses disciples sur ces mêmes lignes de fracture avec la même mission de guérison et de réconciliation. L’Eglise accomplit sa vocation et sa mission, elle parle le langage de la croix quand elle est présente aux ruptures qui crucifient l’humanité dans sa chair et dans son unité.
La croix, c’est, nous enseigne Pierre Claverie, la place de l’Eglise, c’est notre place parce que c’est la place de Jésus… La croix c’est l’écartèlement de celui qui ne choisit pas un côté ou un autre, parce que si Jésus est entré en humanité, ce n’est pas pour rejeter une partie de l’humanité.
Alors, il est là et il va vers les malades, vers les publicains, vers les pécheurs, vers les prostituées, vers les fous…Il va vers tout le monde. Il se met là et il essaie de tenir les deux bouts.
La réconciliation ne peut se faire que de manière coûteuse, elle ne peut se faire simplement.
Parler le langage de la croix, nous enseigne encore Pierre Claverie, conduit à lutter, comme Jésus, contre les puissances de la mort avec les armes de la vie que sont l’amour, la justice, la paix, la liberté, la vérité, la confiance, la compassion.
Parler le langage de la croix c’est « donner sa vie pour que d’autres vivent », c’est avec Jésus et comme lui, exposer sa vie sans craindre ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’esprit…Ce qui fait dire à Pierre Claverie : « la vie est une résurrection indéfinie où la mort signe, chaque jour, le sérieux de notre discours et de nos engagements. Jésus nous permet de transformer la mort subie en don actif de nous-mêmes où la vie se renouvelle et s’intensifie… En faisant tout cela, nous donnerons notre vie, sans peur de l’exposer, avec Jésus, dans l’espérance de la résurrection et pour que vienne le Règne des vivants. »
Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie-Madeleine.
Parler le langage de la croix c’est aussi, comme l’ont fait les martyrs d’Algérie, rester auprès de ceux qui souffrent, malgré l’insécurité, pour témoigner de ce que sont la fraternité, le partage, l’amitié, et parce que leur départ aurait été vécu comme un abandon.
Ce langage de la croix, inspiré, enseigné par Marie et Jean se tenant près de la croix de Jésus, consiste, comme le dit Pierre Claverie, à se tenir, à rester auprès de ceux qui souffrent, à être là comme au chevet d’un ami, d’un frère malade, en silence, en lui serrant la main, en lui épongeant le front, c’est être présent dans les lieux de souffrance et de déréliction.
Chacun des 19 martyrs mais aussi tous les permanents de l’Eglise d’Algérie de l’époque ont eu un moment donné ou un autre, pendant la décennie où la violence faisait rage, la possibilité de quitter le pays et d’aller se mettre en sécurité ailleurs et tous ont fait profondément le choix de rester, d’approfondir le sens de leur présence dans une société qui était traversée par la violence et ils ont discerné que le don d’eux-mêmes qu’ils avaient déjà fait, devait se poursuivre et que le fait de rester dans le pays leur permettait de donner tout son sens aux liens de fraternité, de proximité au moment où leurs frères et sœurs en humanité se trouvent dans l’épreuve.
« Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font »
Le langage de la croix c’est aussi le langage du pardon. C’est dans ce langage, que s’exprime le frère Christian de Chergé, prieur des moines de Tibhirine dans son testament spirituel lorsqu’il écrit : « J’aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint ».
« Père, je remets mon esprit entre tes mains »
Parler le langage de la croix c’est aussi se remettre, comme Jésus, dans la confiance, entre les mains de Dieu comme nous l’enseigne sœur Marie-Angèle, elle aussi martyr d’Algérie, lorsqu’elle dit « Je demande à Dieu d’être un peu plus ouverte à son Amour pour qu’ainsi, ce soit lui qui soit révélé à travers nos vies »
Depuis notre baptême, nous sommes marqués du signe de la croix. Et si, ce jour-là, nous avons été plongés dans l’eau du baptême c’est pour apprendre, par immersion, le langage de la croix.
Ce langage de la croix, nous le parlons chaque fois que, dans un engagement concret, nous nous plaçons sur les lignes de fractures c’est-à-dire sur les murs qui divisent notre société entre riches et pauvres, malades et bien portants, nationaux et immigrés, jeunes et âgées afin de remplacer ces murs par des ponts.
Nous parlons le langage de la croix chaque fois que nous luttons avec les armes de la vie contre toutes les formes de mort. Nous le parlons aussi chaque fois que nous restons auprès de ceux qui souffrent, chaque fois que nous pardonnons, chaque fois que nous nous remettons entre les mains du Seigneur pour qu’il fasse de nous un pain de vie.
Comme l’écrivit un jour frère Luc : « La sainteté est pour tous comme le pain est pour tous. La sainteté pour les chrétiens, c’est tout simplement laisser vivre Jésus-Christ en nous-même. »
C’est Saint Bernard de Clairvaux qui dit :
« L’homme est cruciforme c’est-à-dire il a été créé en forme de croix. Qu’il étende les mains et cela devient plus évident ».
Ce sont les bras ouverts de son papa ou de sa maman qui donnent au jeune enfant, dont les premiers pas sont encore hésitants, l’audace de s’y précipiter et d’y trouver refuge.
C’est aussi pour manifester la joie des retrouvailles ou pour exprimer de la compassion que des personnes se prennent dans les bras l’un de l’autre.
Dans la célébration de l’eucharistie, le prêtre a également les bras étendus aux dimensions de la multitude et les chrétiens ouvrent les mains pour dire la prière des enfants de Dieu.
Rien de tels que les bras ouverts pour être à l’image et à la ressemblance du Père !
En créant l’homme en forme de croix, Dieu inscrit en notre corps sa vocation d’être un corps ouvert aux dimensions de l’univers et de l’accueil de l’autre.
Mais tôt ou tard, nous en faisant tous l’expérience, nous avons vite fait de nous replier. Par peur de perdre son bonheur, l’homme court le risque de refermer les bras, oubliant ce que chante le poète Aragon : « Ses bras sont l’ombre d’une croix mais quand il veut serrer son bonheur, il le broie… »
Les bras se resserrent sur le conjoint par peur de le perdre ou sur les enfants que l’on ne peut se résoudre à voir partir ou sur des objets qui procurent une illusoire sécurité…
En contemplant la passion de Jésus, regardons ses bras qui, malgré la souffrance qui lui est infligée, restent constamment ouverts pour rassembler les enfants de Dieu dispersés par tout ce qui les sépare, les isole et les dresse les uns contre les autres et contre Dieu lui-même.
En méditant aujourd’hui la passion de Jésus, nous pourrions demander au Seigneur la grâce de réapprendre de lui à ouvrir nos bras là où nous aurions de justes raisons de les refermer définitivement.
Les 19 bienheureux martyrs d’Algérie qui ont précisément appris de Jésus à garder les bras ouverts même lorsque la violence et la haine se déchaînent. Leurs bras sont restés ouverts, comme ceux du Christ en croix.
Ecoutons une homélie que prononça le Bienheureux Pierre Claverie, un an avant sa mort :
Depuis le drame algérien, on m’a souvent demandé : « Que faites-vous là-bas ? Pourquoi est-ce que vous restez ? Secouez donc la poussière de vos sandales ! Rentrez chez vous ! » « Chez vous… » Où sommes-nous chez nous ? Nous sommes là-bas à cause de ce Messie crucifié. A cause de rien d’autre et de personne d’autre ! Nous n’avons aucun intérêt à sauver, aucune influence à maintenir. Nous ne sommes pas poussés par je ne sais quelle perversion masochiste ou suicidaire. Nous n’avons aucun pouvoir, mais nous sommes là comme au chevet d’un ami, d’un frère malade, en silence, en lui serrant la main, en lui épongeant le front. A cause de Jésus, parce que c’est lui qui souffre là, dans cette violence qui n’épargne personne, crucifié à nouveau dans la chair de milliers d’innocents. Comme Marie, comme St Jean, nous sommes là, au pied de la Croix où Jésus meurt, abandonné des siens, raillé par la foule. Est-ce que ce n’est pas essentiel pour un chrétien d’être là, dans les lieux de souffrances, dans les lieux de déréliction, d’abandon ?
Où serait l’Eglise de Jésus-Christ, elle-même Corps du Christ, si elle n’était pas là d’abord ? Je crois qu’elle meurt de n’être pas assez proche de la Croix de Jésus. Si paradoxal que cela puisse vous paraître, et St Paul le montre bien, la force, la vitalité, l’espérance, la fécondité chrétienne, la fécondité de l’Eglise viennent de là. Pas d’ailleurs ni autrement. Tout, tout le reste n’est que poudre aux yeux, illusion mondaine. Elle se trompe, l’Eglise, et elle trompe le monde lorsqu’elle se situe comme une puissance parmi d’autres, comme une organisation, même humanitaire ou comme un mouvement évangélique à grand spectacle. Elle peut briller, elle ne brûle pas du feu de l’amour de Dieu, « fort comme la mort » dit le Cantique des Cantiques. Car il s’agit bien d’amour ici, d’amour d’abord, d’amour seul. Une passion dont Jésus nous a donné le goût et tracé le chemin : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Donner sa vie. Cela n’est pas réservé aux martyrs ou du moins, nous sommes peut-être appelés à devenir des martyrs témoins du don gratuit de l’amour, du don gratuit de sa vie. Ce don nous vient de la grâce de Dieu donnée en Jésus-Christ. Et comment traduire ce don, cette grâce ? Nous l’avons appris et venons de le chanter, dans la prière scoute. Ecoutez ! Et prenez au sérieux les mots que vous avez chantés :
Seigneur Jésus,
apprenez-nous à être généreux,
à vous aimer comme vous le méritez,
à donner sans compter,
à combattre sans souci des blessures,
à travailler sans chercher le repos,
à nous dépenser sans attendre d’autre récompense
(gratuitement !) que celle de savoir que nous faisons votre Sainte Volonté.
Rien de plus, rien de moins. Donner sa vie c’est cela et rien d’autre ! Dans chaque décision, dans chaque acte, donner concrètement quelque chose de soi-même : son temps, son sourire, son amitié, son savoir-faire, sa présence, même silencieuse, même impuissante, son attention, son soutien matériel, moral et spirituel, sa main tendue… sans calcul, sans réserve, sans peur de se perdre… Le témoignage de nos sept trappistes était tellement simple et tellement grand ! Ils n’avaient pas besoin de beaucoup de paroles – comme les Dominicains ! Ora et Labora. Prie et travaille, travaille la terre, travaille au champ de Dieu, travaille à la réconciliation et à la fraternité avec tous. Ils accueillaient et (vous les avez connus, beaucoup d’entre vous…), ils soignaient aussi les pauvres de la montagne. Leur présence, humble et cachée, parle aujourd’hui plus fort que tous nos discours laborieux pour essayer d’expliquer ce que nous faisons en Algérie même. Ecoutez ce témoignage reçu d’un musulman parmi des centaines d’autres :
« Nous faisons le choix de rester » disait le frère Christian (Christian de Chergé, le prieur des trappistes) et encore : « Que devient ce don chez celui qui laisse son ami quand le danger est là ? » C’est Christian qui disait cela. Et le musulman continue : « Adieu frère Christian ! tu as choisi de rester tout en étant conscient des risques que tu encourais, toi et tes frères. Il fallait être fou pour rester dans ce monastère, juché en plein maquis des assassins. As-tu jamais eu peur ? Je ne puis le penser ! Tu étais courageux, mon frère ! Comment as-tu regardé tes assassins ? Avec le regard et la pensée de celui qui sait pourquoi il meurt. Que faisais-tu là-haut dans ces montagnes ?… Vieux brigand de Dieu, tu chassais les pauvres, tu les kidnappais pour leur donner à manger, pour écouter leurs plaintes, ô mon frère le Brigand ! Partagé entre ta cellule et les travaux domestiques, tu mangeais du pain dur qui rend le cœur doux, ô vieux Brigand qui avais choisi la robe de bure et le martyre. Quoi te dire de plus, ô mon frère ? Rien, je n’ai pas les mots dignes de toi et des autres frères. Voilà ce que je répète :
Tous les pauvres étaient sa famille,
Tous les hommes étaient ses frères,
Il a donné à manger à ceux qui avaient faim,
Il a habillé ceux qui étaient sans vêtement
Il a soigné les malades,
Il a défendu ceux qui étaient injustement traités
Il a accueilli ceux qui n’avaient pas de maison,
Tous les pauvres étaient sa famille,
Tous les hommes étaient ses frères,
Dieu soit miséricordieux avec lui.
(C’est ce que disait un jeune berbère à l’enterrement du P. Peyriguère, au Maroc.)
Je te les répète ces paroles, continue notre musulman, à toi frère Christian, aux sœurs de Bab el Oued et aux frères de Tizi-Ouzou, à tous ceux et à toutes celles, frères et sœurs des pauvres, qui restent avec nous pour partager notre misère. Demain, in cha Allah ! ils partageront avec nous la joie ! et il cite le psaume : « ceux qui sèment dans les larmes récoltent dans l’allégresse. »
La vie et la mort de nos frères trappistes crient l’Evangile.
Comme Jésus a raison de nous dire aujourd’hui : « Ne craignez pas les hommes, tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sans ce monastère humble et silencieux de la montagne de Medea sera dévoilé. Tout ce qui est caché sera connu à la face du monde ! Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme » (Mt 10,27). Car tout se passe là : dans l’âme, dans ce plus profond de nous-mêmes où se cherchent nos raisons de vivre et de mourir, d’espérer et d’aimer, parce que Dieu est là. Mais encore faut-il l’accueillir, Dieu, là !
Et cela nous ramène à Dominique, à sa prière continuelle, à sa prédication par la parole et par l’exemple. L’exemple précisément, d’une vie donnée pour sauver l’humanité du péché, du non-sens et de la mal-vie, de la mort. Le petit homme roux a fait de grandes choses mais on a retenu de lui ses longues veilles en prière, sa belle voix qui donnait à l’Evangile sa force et sa saveur, sa détermination obstinée quand il s’agissait du royaume de dieu et de l’œuvre de Dieu, son courage et son humilité devant les autres, hostiles ou méprisants, son sourire rayonnant. Jourdain de Saxe résume tout en une phrase sublime : « il accueillait tout le monde au cœur de son amitié, et comme il aimait tout le monde, tout le monde l’aimait. » Comment ne pas voir là ce qui unit tous les disciples du Christ, Dominique et François d’Assise, nos frères trappistes, tous, toutes ? Alors j’ai envie de dire à ma chère vieille Eglise catholique romaine et apostolique, embarrassée dans ses appareils, dans ses querelles internes, crispée parfois sur son héritage, enfermée dans le cercle étroit de ses débats sans fin sur les rites et les lois, ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire… : « Parce que je t’aime, parce que tu as su donner naissance à des gens comme Dominique, François d’Assise, mais aussi à Bruno, à Célestin, à Christian, à Christophe, à Luc, Michel, Paul et tant d’autres, fais-nous renaître aujourd’hui, chacun et chacune, dans la lumière de ces promesses scoutes, dans l’élan de nos immenses générosités, dans le don de nos vies pour que vienne le Règne de Dieu. Amen
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