« Comme le printemps est la saison de l’éclosion de la nature, l’œuf, porteur d’un germe de vie, représente la renaissance, et a probablement été le premier symbole utilisé lors de rituels païens datant de la nuit des temps …
Mais c’est très probablement de l’interdiction faite par l’Église, jusqu’au XVIIème siècle, de consommer des œufs pendant le carême qu’est née la tradition des œufs de Pâques.
En Occident, dans les campagnes ou les jardins des maisons en ville, une mystérieuse chasse aux œufs s’organise au matin de Pâques. La coutume d’offrir des œufs en chocolat est d’origine commerciale. »
D’après eglise.catholique.fr.
Il y a peu, la Pastorale de Santé de notre Vicariat du Brabant wallon proposait aux visiteurs en maisons de repos d’enrichir cette belle tradition en offrant des œufs de Pâques au personnel soignant, celles et ceux qui, aujourd’hui sont sur le front de la défense de la vie et le maintien de sa qualité ! Quotidiennement, ils entourent nos parents, nos proches, des amis, d’anciens paroissiens, … de leur savoir-faire médical avec amour et tendresse, dans une générosité sans calcul, conscients des risques courus …
Notre doyen Alain de Maere nous a immédiatement proposé de relayer cet appel aux paroissiens via la mailing list envoyée aux paroissiens de Saint-Étienne et à ses confrères des autres paroisses de notre Unité pastorale de Braine-l’Alleud.
Appel bien reçu qui nous a permis de récolter quelque 32 kg d’œufs en chocolat. Nous les avons répartis en 250 sachets qui ont été offerts dans 3 maisons de repos tandis qu’un colis d’environ 4 kg était déposé à la Sapinière, maison d’accueil de jeunes handicapés mentaux dont l’animation pastorale est assurée par une équipe de Saint-Étienne.
Des dessins réalisés par des enfants de la catéchèse ou de familles ont apporté d’affectueux messages aux résidents !
MERCI à vous TOUS, chers membres du personnel soignant, et à vous, chers paroissiens qui avez répondu à l’appel des visiteurs dans nos maisons de repos !
Lorsque tous les cœurs ouverts à de très nombreux mercis ont été élevés jusqu’au clocher (cfr. la vidéo ci-dessus), j’ai pensé à cette invitation qui nous est faite lors de la messe à élever notre cœur pour le tourner vers le Seigneur. (Élevons notre cœur, nous le tournons vers le Seigneur !)
L’opération « à cœurs ouverts » qui a été vécue dans notre paroisse nous révèle trois dimensions importantes de l’Eucharistie :
La messe est célébrée pour dire merci
Le mot « eucharistie » vient du grec « eucharisto » qui signifie « reconnaissance, remerciement, gratitude ». Quand nous participons à une eucharistie, autrement dit à une messe, nous prenons la parole pour dire au Seigneur : « Merci ! ».
Une autre expression est souvent utilisée dans l’Eglise pour signifier cette même démarche de reconnaissance c’est « rendre grâce ». La grâce c’est le don que Dieu nous fait de lui-même, de sa présence à nos côtés, un don que nous pouvons accueillir chaque jour. Les moments de notre existence où nous sommes présents à nous-même, présents aux autres, présents à Dieu sont de vrais cadeaux, des moments de bonheur. Comme le dit si bien sœur Anne Lecu : « la présence de Dieu à nos côtés, c’est la présence des gens qu’on aime ! Dieu n’existe de manière sensible que dans nos relations, ici et maintenant »
Je crois que l’épreuve que nous traversons en ce moment, à des degrés divers, nous invite à retrouver une certaine qualité de présence avec ceux qu’on aime, que ce soit dans la douleur ou dans la joie, c’est cela le don premier de Dieu.
La messe présente à Dieu le travail de tous
A l’image de la guirlande de cœurs débordants de reconnaissance pour le travail de tant de personnes, la messe nous invite à présenter à Dieu, pas seulement le fruit du travail des disciples de Jésus, mais le travail des hommes et donc celui de tout être humain. A l’eucharistie, nous apportons devant Dieu tout ce que nos frères et sœurs en humanité font de beau et de bien, c’est cela que nous offrons !
La messe est un don de Dieu pour tous
Lorsque le Christ se donne à nous dans l’eucharistie, il ne dit pas ceci est mon corps livré, mon sang versé pour vous, mes disciples mais il dit pour vousetpour la multitude. Jésus se donne à toute l’humanité et nous invite faire de même lorsqu’il dit : « faites ceci en mémoire de moi ». C’est le bienheureux Pierre Claverie qui dit que l’Eucharistie fait de nous des frères universels : car elle nous rend solidaires de toute l’humanité. Nous sommes appelés à concrétiser autour de nous ce que nous recevons dans le sacrement. L’Eucharistie nous engage à rompre le pain avec tout homme dans le besoin.
C’est parce que dans l’eucharistie nous présentons à Dieu le travail de tous et que nous accueillons le don qu’Il fait de lui-même à toute l’humanité que, lorsque le temps le permet, j’aime célébrer l’eucharistie avec les portes de notre église grandes ouvertes !
Bon dimanche à tous !
Je nous invite à vivre le temps de prière autour de la Parole de Dieu de ce dimanche et à écouter la suite des vœux de Pâques qui nous sont adressés dont ceux de nos frères et sœurs de Lulingu. Je vous rappelle que notre église est ouverte chaque jour de 8h à 12h pour la prière personnelle.
En ce 2e dimanche de Pâques, l’évangile de ce dimanche combine en un seul récit deux apparitions du Christ à ses apôtres survenues en un intervalle de 8 jours : celle du premier jour de la semaine et celle survenue 8 jours après la première. Dans les deux cas, la situation est presque la même : les portes sont verrouillées, les apôtres sont là, à l’exception de Thomas dont la présence est signalée lors de la 2e apparition. Le Christ rejoint ses apôtres là où ils se trouvent.
Comme il l’a fait pour les apôtres, puis pour Thomas, le Seigneur ressuscité nous rejoints aussi dans nos enfermements. Pour lui, toutes les barrières qui nous enferment ne l’empêchent pas de venir à notre rencontre. Il est toujours là et ne veut qu’une chose : nous rejoindre au cœur de nos vies et de nos déroutes. Il réalise ainsi la vocation liée à son nom d’Emmanuel : il est Dieu avec nous.
Nous avons vu que Thomas a eu beaucoup de mal à croire à la nouvelle de la résurrection du Christ. Pour lui, ce n’était pas possible. Il avait vu Jésus mort sur la croix et enfermé dans son tombeau. Il ne pouvait pas imaginer qu’il ressuscite. Thomas est notre frère jumeau. Comme lui, nous avons du mal à croire au triomphe de la Vie sur la mort.
En effet, comment croire en cette Vie et chanter harmonieusement Alléluia pendant que nous comptons à ce jour 154.188 morts par suite du COVID 19 ? Comment le jour que fit le Seigneur comme jour de fête et de joie peut être célébré dans le confinement, loin de l’eucharistie pour certains ? Que signifie joyeuse Pâques pour nous qui sommes meurtris par la maladie et frappés par la mort des nôtres ? Où est Dieu au cœur de nos souffrances ?
Ne perdons pas de vue que le ressuscité est passé par là. N’oublions surtout pas que celui qui est ressuscité, c’est le fils de Marie qui a semblé échouer aux yeux des hommes, qui a été raillé, maltraité, pendu sur la croix, privé de tout secours et abandonné. Lui qui, tout Dieu qu’il est, a poussé ce cri de déréliction : mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Il n’a pas échappé à la mort, mais il est sorti vivant du tombeau.
L’évangile de ce 2ème dimanche de Pâques tombe à pic parce que je pourrai comparer la situation du monde aujourd’hui à celle des disciples désespérés qui s’étaient confinés, enfermés à double tour dans la chambre haute, au Cénacle, par peur non du COVID 19, mais des juifs. Ils croyaient que c’était fini avec Jésus mis au tombeau. Mais voilà qu’il leur apparaît pour leur montrer qu’il est bel et bien vivant.
Et nous, ne sommes-nous pas enfermés à double tour dans notre Cénacle intérieur ? Recroquevillés sur nous-même, hermétiques à l’autre à cause de nos préjugés, nos étiquettes, nos erreurs passées ou nos fausses certitudes ?
La Bonne nouvelle de ce jour est simple: le ressuscité nous rejoint dans nos lieux de confinement et dans nos peurs. Ne désespérons pas et surtout, n’ayons pas crainte. L’antidote de la crainte, c’est la confiance dans le Ressuscité, et cette confiance est le thermomètre de notre Foi. De même qu’une température trop élevée pourrait en ces jours être considérée comme symptomatique du COVID 19, de même notre forte adhésion et attachement à Jésus, marqué par la qualité des relations que nous tissons avec les autres, ad intra et ad extra, est un indicateur de notre appartenance au bercail du Christ. « Ainsi, parce que tu es tiède, tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche » (Ap 3,16).
Oui, Pâques est réellement la victoire de la vie sur la mort. Comme chrétiens, nous sommes appelés à être les signes vivants de cette victoire. Surmontons nos peurs légitimes, ouvrons nos cœurs au Christ ressuscité. Il est celui qui nous apporte la paix. « La paix soit avec vous ». Ce souhait est formulé 3 fois dans l’évangile du jour. Oui, la paix. C’est tout ce dont les apôtres avaient besoin alors qu’ils étaient enfermés dans leur peur, redoutant ce qui pourrait leur arriver. En la leur donnant, le Christ les comble d’un cadeau inestimable. A notre tour, donnons le meilleur de nous-même là où nous sommes confinés, en multipliant les gestes de proximité, d’attention et de solidarité comme la communauté fraternelle des premiers chrétiens qui nous est donnée en exemple dans la première lecture.
Dans la situation que nous vivons aujourd’hui, n’oublions pas que c’est bien Jésus qui a fait sortir Lazare vivant de son tombeau, non pas pour supprimer la réalité de la mort dans le monde, mais plutôt pour nous révéler ce qu’est la Vie. Celui qui croit en moi, vivra même s’il meurt (Jn 11,26-27). Ne nous éloignons donc pas du Christ, car si nous souffrons avec lui, avec lui nous vivrons, et si nous nous sommes avec lui, avec lui nous régnerons. En lui sont nos peines, en lui sont nos joies.
« Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit. »
(Extrait de la prière de bénédiction du feu lors de la Nuit pascale)
Le cierge représente le Christ, lumière du monde. Du cierge pascal sont allumés tous les autres cierges de l’église, ceci pour montrer que Jésus est la source de notre lumière.
Marie et le cierge pascal qu’elle a décoré
Un cadeau aux deux paroisses jumelées
Cela fait déjà de nombreuses années, qu’une paroissienne de Saint-Etienne, Marie Costa décore le cierge pascal pour les deux paroisses jumelées, Sainte-Barbe de Lulingu (RDC) et Saint-Etienne de Braine-l’Alleud (Belgique).
qui invite à marcher à la suite du Christ
Si, au début de la nuit pascale, nous sommes invités à suivre en procession le cierge pascal allumé avec une flamme provenant du feu nouveau, c’est en référence à cette Parole du Christ : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12)
Le cierge pascal est une invitation à marcher à la suite du Christ. Lorsqu’à Braine-l’Alleud et à Lulingu, nous marchons dans les ténèbres de la souffrance, de la maladie, du deuil, le cierge pascal nous invite à croire que le Christ par sa résurrection est capable de briser, de chasser toute mort et toutes ténèbres.
et à devenir ce qu’il est : lumière.
Et si, toujours lors de la veillée pascale, nous sommes invités à allumer nos cierges à la flamme provenant du cierge pascal, c’est parce que le baptême fait de nous des fils et des filles de lumière.
Si parfois la flamme intérieure vacille, elle peut être sans cesse rallumée par le Christ dans le don qu’il nous fait de sa vie dans les sacrements. Les sacrements sont pour nous comme les signes permanents de sa présence, de cette flamme qui chauffe et qui éclaire à nouveau notre vie.
Force mes pas à l’aventure, pour que le feu de ton bonheur à d’autres prenne !
Cette année, le voyage du cierge pascal de Braine-l’Alleud à Lulingu fut une véritable aventure. Pour qu’il puisse voyager sans être endommagé, il fut tout d’abord bien emballé par notre secrétaire paroissiale Miriam.
Miriam qui a bien emballé le cierge
De Braine-l’Alleud à Lulingu en passant par Bruxelles, Kinshasa et Goma…
Déposé à Brucargo (Zaventem), le cierge pascal décolla de Bruxelles pour Kinshasa et, quelques jours plus tard, de Kinshasa pour Goma.
Arrivé à Goma, il dut patienter quelques semaines car des membres de la société civile avaient empêché tout atterrissage des avions à Shabunda et à Lulingu en plaçant des troncs d’arbres sur la piste de l’aérodrome. Ils voulaient ainsi réclamer la réhabilitation de la route délabrée Bukavu-Shabunda. Lorsque ce mouvement de protestation prit fin, le cierge pascal pu enfin décoller de Goma pour Lulingu où il arriva le 6 avril.
Voici l’annonce de cette nouvelle que fit l’abbé Ghislain, curé de Lulingu, aux paroissiens de Braine-l’Alleud :
Bonjour Alain, j’ai la joie de savoir que le cierge pascal est enfin arrivé à Tshonka (aérodrome de Lulingu) et je l’aurai ce soir. Merci à toi et à Marie, dès que je l’aurai je prendrai la photo avec.
Et les commentaires qu’il fit en envoyant les photos de l’arrivée du cierge pascal :
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis
Je suis en train de lire « l’énigme du cierge pascal » (article du Père Albert Vinel sur le Cierge Pascal envoyé en même temps que celui-ci)
Quelle joie de recevoir ce beau cadeau surtout avec le message du cœur, les logos de nos églises paroissiales. Vraiment Marie c’est une artiste ! Je vais afficher aussi tous les messages de nos amis. (Mots des paroissiens de Braine-l’Alleud envoyés avec le cierge)
Arrivée du cierge pascal à Lulingu :
l’abbé Ghislain, curé de Lulingu, tout heureux de recevoir le cierge pascal.
Le cadeau est soigneusement déballé par Arnold, le sacristain.
Le cierge était accompagné d’un petit mot du curé de Braine-l’Alleud
Des sourires qui disent beaucoup…
A la suite des sourires de Marie et de Miriam que nous avons pu voir sur les photos prises à Braine-Alleud, voici les sourires du curé Ghislain et du sacristain Arnold à l’arrivée du cierge pascal à Lulingu
abbé Ghislain
sacristain Arnold
Les sourires du sacristain et du curé
Le cierge pascal à Lulingu et à Braine-l’Alleud
Messe de Pâques, à Lulingu
Jour de Pâques à Saint-Etienne
Le jour de Pâques
« Près de la croix de Jésus se tenaient… » (Jn 19, 25)
En regardant sur le cierge pascal, les églises paroissiales de Lulingu et de Braine-l’Alleud, représentées toutes les deux près de la croix de Jésus, j’ai pensé à cette réflexion sur la mission de l’Eglise d’un des 19 martyrs d’Algérie, le Bienheureux Pierre Claverie qui fut évêque d’Oran :
Comme Marie, la mère de Jésus, comme saint Jean, nous sommes là, au pied de la croix où Jésus meurt, abandonné des siens raillé par la foule. Est-ce que ce n’est pas essentiel pour un chrétien d’être là dans les lieux de souffrance, dans les lieux de déréliction, d’abandon ?
Où serait l’Eglise de Jésus, elle-même Corps du Christ, si elle n’était pas là d’abord ? Je crois qu’elle meurt de ne pas être assez proche de la croix de Jésus…
(extrait d’une homélie prononcée au monastère des dominicaines à Prouilhe, le 23 juin 1996)
Puissent les chrétiens des deux paroisses jumelées de Lulingu et de Braine-l’Alleud se faire proches de toutes celles et ceux qui souffrent, témoignant ainsi que Dieu ne nous abandonne pas dans nos épreuves mais qu’Il reste proche de nous.
La photo ci-dessus pour illustrer la Résurrection du Christ est celle du Cierge Pascal de notre paroisse. Il a été « décoré » par Marie Costa (que nous remercions chaleureusement) avec un dessin représentant les églises des paroisses Saint-Etienne à Braine-l’Alleud et Sainte-Barbe à Lulingu. Notre paroisse sœur de Lulingu a reçu le même Cierge Pascal.
Il y a quelques années, le Père Albert Vinel, curé de la paroisse Saint-Joseph à Waterloo a écrit un bel article dans le journal de sa paroisse à propos de « l’énigme du Cierge Pascal »
Dans cet article, il souligne que le Cierge Pascal accompagne toujours l’alpha et l’oméga de notre vie terrestre : au baptême comme aux funérailles, le cierge pascal est mis à l’avant-plan. Comme s’il venait illuminer l’incontournable questionnement que nous pose les débuts et fins d’une vie…
La nuit de Pâques, nous célébrons dans la joie le triomphe définitif de la lumière sur les ombres de la nuit. Le cierge pascal devient ainsi promesse de la Lumière vivante que nous attendons.
Mémoire et espérance. L’espérance, « la petite espérance », comme l’appelait le poète Péguy. Elle est effectivement petite, puisque de très petits motifs suffisent pour qu’elle déplie ses grandes ailes ! C’est vrai qu’elle n’est pas faite pour le grandiose : si l’espérance était comblée, elle deviendrait certitude et ne serait plus espérance. Seule « icône » de la résurrection du Christ comme de la nôtre, le Cierge pascal porte à lui seul bien des espoirs.
En regardant la photo du Cierge Pascal, vous vous posez peut-être cette question : Mais que viennent faire les lionceaux qui se trouvent sur le baptistère ?
D’après la dévotion populaire, les lionceaux naissent les yeux fermés, on doit les baigner pour qu’ils puissent voir. De même, le baptême donne la vue à l’homme. A cette question que lui pose Jésus, que veux-tu que je fasse pour toi ? Bartimée répond : « Seigneur, fais que je voie ! »
La Parole de Dieu estune lampe sur nos pas, une lumière sur nos routes (Ps 118, 15). A cette lumière, tout s’éclaire et même dans les plus épaisses ténèbres, la foi fait apercevoir les signes de la bienveillance de Dieu et nous permet de dire avec le psalmiste « Oui, j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants » (Ps 26, 13)
Comme pour les jours précédent, un temps de prière nous a été préparé par une équipe. Vivons-le dans la foi que c’est Jésus Ressuscité qui vient dans notre maison comme autrefois il vint dans la maison ou, pour d’autres raisons, les apôtres étaient confinés.
Jésus vient dans notre maison pour nous dire « La Paix soit avec vous »
Aujourd’hui en cette fête Pâques, notre foi est remise en question. La première fois que notre foi a été mise en question, c’était le jour de notre baptême. Pour ceux d’entre nous qui ont été baptisés bébés, c’est la foi de leurs parents, parrains et marraines qui a été questionnée juste avant leur baptême. Pour ceux qui ont été baptisés jeunes enfants, adolescents, adultes c’est leur propre foi qui a été questionnée juste avant qu’ils ne reçoivent le baptême.
Et voici qu’aujourd’hui en ce jour de Pâque notre foi va à nouveau être questionnée. Mais pour quelles raisons notre foi est-elle questionnée ?
Ce qui m’a particulièrement interpellé cette année dans les évangiles du temps de Carême c’est précisément d’entendre Jésus questionner la foi.
A l’aveugle de naissance dont les yeux viennent de s’ouvrir Jésus pose cette question : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Et lui de répondre : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? ». Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.
Après avoir affirmé à Marthe, dont le frère Lazare vient de mourir, : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais », Jésus pose cette question : « Crois-tu cela ? ». Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
Notre foi est, elle aussi remise en question chaque année. Elle n’est pas seulement remise en question le jour de Pâques, mais elle est remise en question à travers des interpellations qui nous sont adressées mais aussi à travers les évènements que nous traversons.
La pandémie dont nous souffrons en ce moment, à des degrés divers, questionne, elle aussi, non seulement l’humanité toute entière dans son rapport vis-à-vis de la nature, dans ses priorités mais aussi elle questionne aussi la foi des croyants et elle nous amène à nous poser, entre autres, ces questions que se pose et nous pose le frère Mauro-Giuseppe Lepori, abbé Général de l’Ordre Cistercien :
A quoi Dieu nous appelle-t-il en tant que chrétiens à travers cette épreuve ? Quel témoignage sommes-nous appelés à donner ? Quelle aide spécifique sommes-nous appelés à offrir à la société, à tous nos frères et sœurs dans le monde ?
Et c’est Enzo Bianchi qui dit que bien qu’aucune réponse certaine n’existe au pourquoi de la souffrance, des chemins de consolation peuvent être parcourus, avec les autres et, quoi qu’il en soit, avec Dieu, le Consolateur. Autrement dit, il n’y a pas de réponse à la souffrance, aux pleurs, mais il peut y avoir une réponse aux hommes et aux femmes qui souffrent et pleurent : cette réponse peut venir des autres, c’est-à-dire de nous, mais aussi de Dieu. Dieu est celui qui nous crie : « Consolez, consolez mon peuple, parlez à son cœur ; il est celui qui envoie son Serviteur consoler tous les affligés, il est celui qui envoie le Consolateur pour porter la consolation et la joie.
Oui, notre Dieu est un Dieu qui nous envoie. L’évangile de ce jour de Pâques, nous le montre encore puisque Jésus envoie en Galilée : « Allez, annoncer à mes frères, qu’ils doivent se rendre en Galilée ». La Galilée est une zone périphérique, une zone méprisée par les religieux les plus observants, en raison de la présence dans cette région de différentes populations étrangères : c’est pourquoi le prophète Isaïe la désigne comme « Galilée des nations ». C’est donc une terre de frontière, une zone de transit où l’on rencontre des personnes d’origines, de cultures et de religions différentes. La Galilée est ainsi le lieu symbolique de l’ouverture de l’Evangile à tous les peuples.
Et c’est le pape François qui dit que de ce point de vue, la Galilée ressemble au monde d’aujourd’hui. Nous aussi nous sommes immergés chaque jour dans une « Galilée des nations », et dans ce type de contexte, nous pouvons nous effrayer et céder à la tentation de construire des enclos pour être plus en sécurité, plus protégés. Mais Jésus nous enseigne que la Bonne nouvelle qu’Il apporte n’est pas réservée à une partie de l’humanité, elle est à communiquer à tous. C’est une annonce joyeuse destinée à ceux qui l’attendent mais aussi à ceux qui, peut-être, n’attendent plus rien et n’ont pas même la force de chercher et de demander.
Si Jésus nous donne rendez-vous en Galilée et nous dit que c’est là que nous le verrons c’est pour nous appelle à aller avec Lui, à travailler avec Lui pour le Royaume de Dieu, dans les « Galilées » de notre époque.
Pour conclure (je crois qu’il est temps n’est-ce pas !) vous pourrez entendre les vœux de Pâques adressés par plusieurs paroissiens et amis de notre paroisse. Ils sont à écouter à partir d’un fichier son qui se trouve sur le site internet de notre paroisse.
Je vous présente aussi mes vœux de joyeuse fête de Pâques et cette année, grâce à notre organiste Robert, ce seront des vœux musicaux. En entendant le morceau que Robert va jouer dans un instant vous allez peut-être vous dire il joue Jésus, que ma joie demeure. Ce n’est pas tout à fait cela. Le titre de ce choral de Jean-Sébastien Bach est que Jésus demeure ma joie.
Oui chers amis, voilà mon vœu de Pâques c’est que Jésus demeure notre joie !
Ce que la Parole dit,ce que la liturgie célèbre,l’icône le montre silencieusement
L’icône est une théologie de la Présence. Intimement liée à l’Évangile, elle ne s’explique pas, elle se découvre progressivement par la foi et par la prière. Il faut se laisser « apprivoiser » par l’icône et sa beauté.
En nous ouvrant au souvenir du mystère qu’elle représente et offre, l’icône nous ouvre à la Présence Divine. Prendre l’icône comme chemin de prière, nous amène à développer un type de prière ou une attitude semblable à celle de l’Eucharistie : celle de la communion.
Adam et Eve
Jaillissant comme la lumière dans le gouffre de la mort, Jésus a brisé les portes de l’enfer qui reposent maintenant, en forme de croix, sous ses pieds. Il saisit à pleine main Adam et Ève pour les arracher vigoureusement aux ténèbres de la mort. Cette rencontre scelle le rétablissement du lien de l’humanité avec la source de sa vie.
Adam et Eve tendent la main dans un mouvement d’accueil et de prière reconnaissante.
Grotte ouverte
La résurrection est la victoire sur la mort, sur toutes nos morts. Le Père, en Jésus, nous prend par la main pour nous relever de nos enfers, pour nous tirer hors de nos ténèbres. La grotte ouverte démontre que le passage (signification du mot “Pâque”) vers le Père est maintenant libre. Par sa mort, le Christ est entré dans la mort pour que la lumière de la Vie s’infiltre dans les ténèbres et fasse éclater ce qui enferme, pour faire resplendir en plein jour la victoire de l’Amour divin.
Victoire du Christ sur la mort
Faire l’expérience du Christ ressuscité, c’est vivre ce que vivent Adam et Ève sur cette icône. C’est rencontrer le Maître de la Vie nous tirant de la caverne de nos ténèbres. Le Christ nous partage sa propre vie et nous sommes ainsi tirés hors de la mort. En accueillant la Résurrection en nous, nous laissons le Christ “faire toutes choses nouvelles” en recréant en nous son image.
Quelques suggestions pour notre temps de prière de ce samedi saint :
Etant donné que ce jour l’Eglise célèbre la descente de Jésus dans le séjour des morts, nous vous proposons de vivre le temps de prière de ce soir « en communion » avec nos frères et sœurs défunts.
Nous pourrions imprimer l’icône ci-dessus qui nous montre la descente de Jésus au séjour des morts pour les en délivrer et la placer dans notre espace de prière.
Placer des images souvenirs de défunts que nous avons conservées près de l’image imprimée de l’icône.
Ecrire sur une feuille le nom des défunts dont nous voulons faire mémoire ce soir et placer cette feuille près de l’image imprimée de l’icône.
Les enfants peuvent aussi mettre en couleur l’image de ce jour et la placer également dans l’espace de prière.
Quelle souffrance lorsque meurt un être aimé ! C’est la tristesse de le voir sortir de notre vie ; on ne plus le toucher, lui parler, l’embrasser. Il est parti, éloigné pour toujours… Et on se pose des questions : Le reverrons- nous ? Est-il parti pour toujours ? Restera-t-il sans souffle, sans parole, sans force, inerte, allongé dans une éternelle absence ? La peine nous tient et la peur nous saisit, car si mourir c’est disparaître pour toujours, alors quel désespoir !
Quand nous sommes confrontés à un deuil, il nous faut passer du Vendredi saint que nous avons célébré hier au Samedi Saint que nous célébrons aujourd’hui.
C’est pendant ce Samedi – entre la souffrance de la Croix et la joie de Pâques – que les disciples font l’expérience du silence de Dieu, de l’accablement dû à sa défaite apparente, de la dispersion provoquée par l’absence de Jésus, apparu aux hommes comme le prisonnier de la mort. Ce Samedi de grand silence, les premiers disciples le vivent dans les pleurs portant encore dans leurs cœurs les images douloureuses de la mort de Jésus.
C’est aussi le Samedi saint de Marie, Mère de l’amour. Elle vit son samedi saint dans les larmes, mais aussi dans la force de la foi, soutenant l’espérance fragile des disciples. C’est pendant ce Samedi saint que Marie veille dans l’attente, protégeant sa certitude dans la promesse de Dieu et l’espérance en sa puissance qui ressuscite les morts.
Le samedi saint, ce jour dans lequel nous sommes qui suit la mort de Jésus, nous révèle tout d’abord ce que nous pouvons vivre avec ceux qui se sont endormis dans la mort.
L’évangile de la mise au tombeau de Jésus que nous venons d’entendre nous parle en effet de tous ces gestes de respect qui ont été posés vis-à-vis du corps de Jésus. Parmi ses gestes de respect pour le corps de Jésus, l’évangile cite celui de Nicodème qui apporte un mélange de myrrhe et d’aloès pour embaumer le corps de Jésus.
Et l’évangile va même jusqu’à préciser que Nicodème, un des notables juifs est celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit. Quel chemin parcouru depuis cette timide rencontre ! Après avoir défendu Jésus en public, voici Nicodème au pied de la croix assistant Joseph d’Arimathie, autre « disciple de Jésus. Deux disciples l’un, Joseph, portant le corps de Jésus, l’autre Nicodème, les parfums et tous les deux plus fidèles que les apôtres qui, pour la plupart, ont fui dans la nuit.
Outre les gestes de respects posés pour le corps de Jésus, le samedi saint célèbre également de manière spéciale ce que nous confessons et proclamons tous les dimanches dans le credo à savoir que Jésus a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est …descendu aux enfers ce qui signifie au séjour des morts.
Ce que nous célébrons le Samedi saint c’est que le Christ est descendu jusqu’à la mort et parce qu’il est descendu jusqu’à la mort, tout a changé…parce que maintenant dans la mort habite la vie, c’est-à-dire l’amour. Ainsi, la mort qui auparavant était l’enfer, ne l’est plus depuis que dans la mort habite désormais l’amour. La mort ne conduit donc plus à la solitude car la porte de la mort est ouverte depuis que dans la mort habite la vie, l’amour.
Si le Christ a pu rejoindre les morts dans leur demeure et s’il a pu ainsi ouvrir les portes du ciel c’est parce qu’il a connu la mort comme tous les êtres humains, c’est-à-dire qu’il est vraiment mort.
La totale solidarité de Jésus avec les morts dans leur solitude, le fait qu’il soit entré lui-même dans le séjour des morts signifie en même temps la victoire de Dieu sur les puissances des ténèbres et de la mort. La mort de Jésus a donc été la mort de la mort et elle a fondé la victoire pascale de la vie que nous allons célébrer ce soir passant ainsi du samedi saint au dimanche de la Résurrection.
C’est dans cette foi dans le Christ, descendu au séjour des morts pour les en délivrer, que nous remettons entre ses mains les défunts auxquels nous pensons particulièrement aujourd’hui et dont nous avons peut-être inscrit le nom sur une feuille ou disposé l’image souvenir dans notre espace de prière. Nous les remettons entre les mains du Seigneur Jésus pour qu’il les fasse passer du séjour des morts à la maison de Lumière et de Paix de son Père et notre Père.
Cette foi est admirablement exprimée dans le choral de Bach Ruht wohl/Reposez en paix que nous allons écouter dans ce recueillement confiant auquel nous invite le Samedi saint. C’est en allemand et en voici la traduction :
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